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L’image de la Révolution dans Quatre-vingt-treize de Victor Hugo
06.12.2013, 21:53
L’image de la Révolution dans Quatre-vingt-treize de Victor Hugo  



Dissertation

Expliquez l’appréciation suivante, portée sur le roman de Victor Hugo : Quatre-vingt-treize propose une vision épique et une interprétation symbolique de l’histoire.

Conseils de travail

Ce sujet de dissertation est de forme simple : on vous demande d’expliquer un jugement porté sur une œuvre. La première chose à faire est de s’interroger sur le sens des deux "expressions-clefs : qu’est-ce qu’une vision épique ? une interprétation symbolique ? Les réponses à ces questions devront être données dès l’introduction, du moins dans les grandes lignes : elles engagent la conception même du devoir, l’étude de l’œuvre. Pour vous faire une idée, vous serez aidé par la lecture de l’introduction qui précède le texte dans l’édition de référence et par le recours au dictionnaire (voir : épopée, épique ; symbole, symbolique).

Ensuite, la lecture de l’œuvre vous suggérera les explications permettant d’entrer dans le détail, par exemple : quels sont les divers aspects, les qualités de cette vision de l’histoire ? Comment et pourquoi Victor Hugo en a-t-il fait des symboles ? Quelles étaient ses intentions ? Qu’a-t-il voulu dire ou prouver ?

C’est là qu’est le véritable travail et l’objet de cet exercice : comprendre au fond une œuvre littéraire, se rendre compte de ses caractères originaux, apprécier le sens que l’auteur a, semble-t-il, voulu lui donner… et savoir expliquer aux autres, avec ordre et clarté, ce qu’on a compris !

Avec ordre et clarté : c’est le problème du plan à bâtir. Dans les deux grandes parties que propose l’énoncé du sujet, il importe de réserver une progression, c’est-à-dire d’aller du moins important au plus important.

On peut imaginer, par exemple, de partir des procédés de présentation épique, qui relèvent pratiquement du style (voir les trois phrases qui font la caronade, successivement une folle, un éclair, une foudre : agrandissement épique purement verbal), d’étudier la transfiguration des personnages, des événements (on peut utiliser quelques passages bien choisis pour montrer en quoi consiste l’invention épique et les effets qu’elle utilise, par exemple au début du récit de l’assaut de La Tourgue, titré "Titans contre Géants" : structure de la description, comparaisons, réflexions, qualité des effets recherchés, dont l’exagération, l’image symbolique etc. et d’aller jusqu’à la structure générale du roman (situation des chapitres principaux, mouvement général du récit, effets d’opposition etc.). Ce plan pourrait d’ailleurs convenir à l’étude de l’inspiration symbolique, dont vous découvrirez l’essentiel dans les trois derniers chapitres du roman.

Restent l’introduction et la conclusion. Vous savez que l’une et l’autre se conçoivent bien une fois achevé le travail de préparation, quand le plan du devoir a été élaboré sur l’essentiel. Dans ce devoir, elles ont une importance particulière. L’introduction doit bien éclairer le propos : non seulement préciser le sens général des principaux termes de l’étude, comme il a été dit, mais poser le problème du rapport entre le roman tel qu’il est (épique et symbolique) et l’histoire (choix de la période ; son importance dans l’histoire de la Révolution), entre le sujet historique et l’auteur (raisons du choix, dispositions personnelles, influence des événements contemporains). L’introduction vous fournira tous renseignements utiles. La conclusion sera, bien sûr, une synthèse : elle pourra dégager les rapports entre vision épique et interprétation symbolique, c’est-à-dire les grands caractères de l’invention romanesque chez Victor Hugo.

Corrigé

Introduction

Victor Hugo a longtemps mûri ce roman de Quatre-vingt-treize. Il l’a porté en lui peut-être depuis son enfance ; il n’a pas oublié que le général Hugo a participé à la guerre de Vendée du côté des Républicains, tandis que sa mère, Sophie Trébuchet, soutenait le parti royaliste. Par la suite le poète des Châtiments a dû se déterminer personnellement par rapport aux grands courants politiques de son temps façonnés ou redéfinis en fonction de la Révolution française de 1789. D’abord monarchiste, Hugo deviendra républicain éprouvant quelque sympathie pour le socialisme jusqu’à devenir le grand homme quasi-mythique que la IIIe République proposera en exemple à tous les petits écoliers français et qu’elle consacrera par desfunérailles nationales en présence d’une foule immense. 
  Pourtant l’auteur des Misérables devra attendre l’âge de 70 ans pour entreprendre cette réflexion profonde sur l’essence des révolutions et peindre la grande fresque des événements qui vinrent bouleverser la France à la fin du XVIIIe siècle. Sans doute l’histoire assez tragique de la Commune de Paris qui ensanglanta le printemps de 1871 aviva en lui les idéaux républicains. D’ailleurs il prendra fait et cause pour les victimes, les défendant par sa plume et n’hésitant pas à ouvrir sa maison aux réfugiés. Ainsi Quatre-vingt-treize doit, dans l’esprit de Victor Hugo, raconter non seulement une belle histoire du passé mais encore apporter une réponse définitive aux aspirations du peuple à la liberté.

La Révolution est racontée

Le titre du roman est révélateur : Hugo a choisi de nous présenter la Révolution au travers de la terrible année 1793. Pour nous décrire la guerre civile qui ensanglanta alors la France, Victor Hugo a beaucoup lu, sans doute plus de quarante volumes dont la fameuse Histoire de la Révolution française de  Michelet.
  On ne peut donc suspecter la vérité historique de cette fresque romanesque.

Quels en sont les éléments essentiels ? Hugo a su mettre en valeur le double péril qui menace la jeune République : la présence menaçante des alliés et surtout de l’Angleterre aux frontières, tandis qu’à l’intérieur se déchaîne la guerre civile dans toute son horreur. Les princes qui veulent venger la mort de Louis XVI et restaurer leur pouvoir ont lancé le mot d’ordre "Pas de grâce" auquel répond le non moins laconique "Pas de quartier" républicain. Cette guerre pourtant n’est par limpide : nul ne sait où il en est exactement sauf à faire un acte de foi pour l’un des partis, mais surtout cette lutte est féroce, marquée par la vengeance ; d’ailleurs elle broie aussi bien les adversaires que ceux de son propre camp. Pour justifier les consciences à la dérive, les deux factions ont inventé une terreur implacable.

Hugo fait œuvre de sociologue, il tente d’expliquer l’appartenance à l’un des partis. Il note que les villes et les gros bourgs ont été gagnés à la cause révolutionnaire tandis que les campagnes plus rétrogrades sont restées royalistes. Dans cette guerre civile, il y a de la lutte des classes, c’est une guerre de bourgeois à paysans, mais surtout il existe profondément chez les royalistes le refus du progrès, l’attachement viscéral à la tradition sous son double aspect féodal et religieux.

Hugo a su noter aussi l’opposition qui a pu exister entre Paris et la Province. C’est de Paris qu’est partie l’impulsion initiale, c’est à Paris qu’est entretenue la ferveur révolutionnaire. Pourtant tout n’est pas aussi simple et ce n’est pas un des moindres mérites de Victor Hugo que d’avoir su discerner les confusions et les contradictions de la Révolution, lui à qui on a souvent reproché une vision manichéenne du monde. Par exemple il relève la présence de nobles chez les Bleus et de roturiers chez les Blancs. Il n’hésite pas à exposer la lutte des factions à l’intérieur du camp révolutionnaire, par exemple il fait une place toute particulière à la diatribe de Marat qui condamne l’anarchie régnante, qui propose la dictature de la Commune, au détriment de la Convention où les Girondins plus fédéralistes se défient de Paris. Les clubs qui ajoutent à la confusion n’échappent pas à la critique, celui de l’évêché est même composé de personnes peu recommandables. Si à la tête du pays les chefs se disputent (l’entretien entre Marat, Danton et Robespierre est un morceau de bravoure) on retrouve cette même rivalité et de ce fait cette même incapacité dans le commandement de l’armée. "Des héros mal commandés, voilà nos soldats". Enfin la pression populaire est incessante sur l’assemblée nationale, ce qui pourrait enlever toute sérénité aux débats.

Pourtant Hugo dresse un bilan somme toute favorable : l’œuvre législative a été importante, elle a fondé la défense des opprimés et l’unification du pays. En fait la Révolution a pu se poursuivre parce qu’elle avait l’assentiment populaire, il n’est que de relire les pages concernant le Paris affamé mais probe et gai, à l’esprit pétillant, attaché par-dessus tout à la liberté. À la discorde qui règne à la Convention entre Girondins et Montagnards, à l’irrésolution traîtresse de la Plaine et du Marais s’oppose l’afflux des volontaires décidés à défendre la République.

La thèse hugolienne est donc claire : devant l’imminence des périls, pour sauver les acquis de la Révolution, pour redresser les consciences perverties, même à l’intérieur du parti républicain, il fallait l’aide d’un moyen puissant entre tous : la Terreur. Ainsi se trouve justifiée une certaine cruauté par l’impérieuse nécessité du moment.

La Révolution est romancée

Si Hugo se montre parfois historien, il pense avant tout en romancier. C’est pourquoi il mêle fiction et réalité, histoire et invention romanesque. Aux personnages de l’histoire, il ajoute ceux de sa création. Danton, Robespierre, Marat côtoient Cimourdain, Léchelle combat non loin de Gauvain. En fait les trois protagonistes principaux chargés d’incarner un des aspects de la guerre civile : Lantenac, Gauvain et Cimourdain appartiennent de près ou de loin à la même famille. Hugo y trouve sans doute un ressort dramatique supplémentaire ainsi qu’une image hautement symbolique des luttes fratricides qui déchirent la France d’alors.

À l’histoire, Hugo superpose tous les procédés du roman historique
  romantique : lieux secrets et terribles, couloirs dérobés, actions vives, stratagèmes, coups de théâtre… jusqu’à confiner au mélodrame. Tous ces moyens doivent impressionner le lecteur, renforcer le caractère tragique des événements. À la fin du roman, le pathétique atteint son point culminant avec les crises de conscience des trois principaux personnages et les conséquences sanglantes qui en résultent. Le dénouement est aussi bref qu’horrible et grandiose.

La Révolution est magnifiée

Au-delà de l’historien ou du romancier, nous avons affaire au poète et au philosophe, à celui qui explique et chante dans un foisonnement d’images et de symboles. Hugo manifeste la volonté constante de donner un sens métaphysique aux événements historiques. Quatre-vingt-treize doit nous apporter la signification profonde et cachée de cette époque  troublée. "La vérité légendaire est d’une autre nature que la vérité historique. La vérité légendaire, c’est l’invention ayant pour résultat la réalité".

Examinons tout d’abord le camp royaliste : nous y trouvons surtout deux personnages, l’aristocrate Lantenac et le peuple incarné dans l’Imânus. Le vieux marquis est encore plein de vigueur. C’est le chef que tous attendent, manifestant un sens de la discipline inhumain. Dans l’épisode de la caronade, le courageux fautif est tout à la fois décoré et fusillé. (Si le roman s’ouvre sur cette condamnation surprenante, il se termine sur le pardon et la réconciliation ; c’est tout un itinéraire spirituel). Ce général ne connaît et ne tolère aucune faiblesse, il est sûr de son droit : "Je suis un instrument de Dieu". Se rattachant à toute une tradition chevaleresque et féodale, il se montre brave et inflexible jusqu’à la cruauté. Ce personnage n’est pas dénué de grandeur morale, pourtant il est condamné. Il s’appuie sur l’Imânus, guerrier fruste à la "laideur surhumaine et quasi-divine", tout à la fois "le démon, le satyre, l’ogre". Tout auréolé des superstitions locales, ce monstre plus cruel et plus sauvage que les autres est bien dans la veine hugolienne. C’est l’émanation du peuple breton, soldat de la nuit, enfant des forêts enténébrées dans lesquelles il se réfugie jusqu’à s’y fondre. Ce paysan breton est proche de la bête : fanatisme, ignorance, langue particulière, traditions figées et contraignantes l’empêchent d’accepter la remise en question fondamentale de la Révolution. Victime  de la tyrannie, il refuse le statut d’homme que la République vient lui offrir. Cette révolte bretonne, qu’Hugo compare à celle de la Suisse pour mieux la condamner, cherche à sauvegarder des préjugés. Cette rébellion est d’une inutilité superbe parce que c’est "la querelle de l’idée locale contre l’idée universelle". Ce refus du progrès l’a fait rejeter aussi sûrement que sa cruauté ostentatoire et inutile : elle n’hésite pas à fusiller les femmes et à prendre des enfants en otages comme lors de l’épisode d’Herbe-en-Pail. Elle s’est déshonorée en faisant appel à l’étranger, c’est pourquoi la mort glorieuse de la Claymore sera ignorée : "on n’est pas héros contre son pays". Condamné au nom du sens de l’histoire, tenant du passé contre l’avenir, le parti royaliste s’écroulera comme la Tourgue, symbole de l’ancien régime à la force brutale, à la justice expéditive et à la cruauté gratuite. C’est un Gauvain, issu de l’aristocratie mais régénéré par les idéaux révolutionnaires qui vaincra Lantenac grâce à sa valeur militaire et qui le convertira encore plus sûrement par sa grandeur d’âme.

Le camp républicain est incarné par trois hommes : Radoub, Cimourdain et Gauvain. Comme l’Imânus incarnait le peuple royaliste, Radoub est censé représenter le peuple qui a pris parti pour la Révolution. Personnage gouailleur au langage savoureux, c’est un guerrier aussi courageux et aussi fidèle à son chef que son adversaire mais il est sans doute plus intelligent. Ce qui le distingue de son ennemi (qu’il tuera d’ailleurs), c’est son amour pour les enfants. L’armée républicaine est foncièrement bonne : elle adopte la veuve et les orphelins. Cimourdain symbolise Quatre-vingt-treize. Prêtre qui a perdu la foi, homme pur et dur, penseur opiniâtre, il est honnête et fatal, il représente la révolution inaccessible, glaciale, inhumaine à force de vertu. Comme Lantenac, il a recours à la terreur cependant la sienne est absoute. "La révolution se dévoue à son œuvre fatale. Elle mutile mais elle sauve". Ainsi Cimourdain est justifié ainsi que Danton, Robespierre, Saint-Just et Marat. La guillotine est un mal nécessaire pour sauver l’incomparable effort de la Révolution en butte aux attaques de la tyrannie, du fanatisme et de l’ignorance. C’est pourquoi si Cimourdain et Lantenac apparaissent comme des monstres, Lantenac tourné vers le passé appartient aux ténèbres, tandis que Cimourdain est éclairé d’une "Lueur d’aurore". Mal nécessaire, il prépare l’avenir qui a nom Gauvain. À la "République de l’absolu" doit succéder la "République de l’idéal". Gauvain, c’est l’homme nouveau venu racheter les fautes de sa classe, c’est l’aristocratie régénérée, fondée sur la grandeur d’âme, l’élite de l’avenir. Si Cimourdain était l’aurore, Gauvain est la lumière. Hugo nous le présente comme un Hercule délicat, téméraire, philosophe, à la chance insolente. Il est adoré de ses hommes, d’abord parce qu’il est intrépide, ensuite, parce qu’il possède un sens inné de la stratégie comme de la tactique, mais surtout parce qu’il possède au plus haut point la vertu du pardon. À son assassin, il pardonne avec les mots magnifiques : "Tu as voulu me tuer au nom du roi ; je te fais grâce au nom de la république". C’est que Gauvain répugne à la violence, il préfère convaincre et séduire : "La révolution, c’est la concorde et non l’effroi". Il veut la justice, la paix et la fraternité. La clémence le perdra au moment où il découvre qu’« au-dessus de l’absolu révolutionnaire, il y a l’absolu humain ». Devant la conversion de Lantenac, il ne saurait être en reste. Après un drame de conscience fort apparenté à la tempête sous un crâne des Misérables, il lui  faudra se montrer plus magnanime que son adversaire, prouvant par-là la valeur supérieure de l’idéal qu’il incarne. En fin de compte Gauvain représente la justification ultime des événements terribles de 1793 : "Sous un échafaudage de barbarie se construit un temple de civilisation". Les contraires s’uniront à la fin  : le suicidé et le supplicié lieront leur âme, "l’ombre de l’une mêlée à la lumière de l’autre".

Les souffrances du peuple n’auront pas été inutiles, Michelle Fléchard, semblable à la Mère Courage de Brecht, ballottée par les événements, ne comprenant pas ce qui lui arrive a subi un long calvaire, mais l’avenir, en la personne de ses enfants, a pu être sauvé. Il y aura donc des lendemains heureux. Victor Hugo, en poète méditant sur la révolution, y voit le doigt de Dieu, seul maître des événements. Les hommes sont absous ou condamnés suivant qu’ils favorisent le sens de l’histoire ou s’y opposent. L’auteur de la Légende des Siècles fait preuve d’un idéalisme forcené. "La révolution, c’est l’avènement du peuple ; et, au fond, le Peuple, c’est l’Homme". Il nous promet au-delà de l’égalitarisme d’un Cimourdain, le dévouement, l’amour fraternel, le développement de la science. Hugo croit à un progrès sans fin, toujours maîtrisé. La Révolution n’était qu’un enfantement douloureux. Aux hommes aveugles ou myopes, le mage romantique est venu apprendre à voir. "En présence de ces catastrophes climatériques qui dévastent et vivifient la civilisation, on hésite à juger le détail".

Conclusion

Ainsi un symbolisme rigoureux, le recours à la simplification et à l’agrandissement, la présence continuelle des antithèses, un délire visuel, l’animation de l’inanimé, la présence de héros se livrant un combat titanesque, le goût des formules à l’emporte-pièce, enfin l’explication des événements par la lutte de principes essentiels incarnés dans des hommes, mais les transcendant, donnent à ce roman historique son caractère d’épopée en prose.

Категория: Топики_ Доклады _Сочинеия_Рефераты на Французском | Добавил: alexlat
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