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Molière
06.12.2013, 22:06
Molière en 1668

En 1668, Molière a quarante-six ans. Il va mourir cinq ans plus tard. C’est alors un dramaturge, un acteur et un directeur de troupe au faîte de son art.
Il a connu le succès et jouit depuis dix ans de la protection du roi. Quatre ans plus tôt, Louis XIV lui-même a accordé à Molière une pension, il est devenu le parrain d’un de ses fils. En 1665, le monarque distingue officiellement l’auteur comique et le comédien en lui décernant le titre de directeur de la « troupe du roi ».
Cependant cette réussite est compromise, elle apparaît indécise. Molière vient de connaître de graves difficultés. Depuis quatre longues années, il se bat contre le parti dévot pour que son Tartuffe puisse continuer à être représenté, ce qui arrive l’année suivante, en 1669. Molière, vivement attaqué par ses ennemis, jusque dans sa vie privée à l’occasion d’une autre affaire, la fameuse querelle de l’École des femmes, est si atteint par les insinuations fielleuses que sa troupe, en 1667, a cessé de jouer pendant quelques semaines.
En 1668, Molière surmonte les épreuves morales qu’il vient de vivre. Il donne en suivant Amphitryon, George Dandin et L’Avare. La comédie est représentée la première fois le 9 septembre 1668 au théâtre du Palais Royal. Molière s’y est réservé le rôle d’Harpagon, et Louis Béjart, le beau-frère de Molière (qui était boiteux), joue La Flèche. Madeleine Béjart est l’entremetteuse Frosine. Il semble que les premières représentations n’aient pas rencontré un très grand succès auprès du public. D’ailleurs elles ont été interrompues après neuf séances, pour ne reprendre que le 14 décembre.
Pourquoi cette pièce considérée comme un chef-d’œuvre par la postérité, n’a-t-elle pas suscité plus d’engouements à son début ? Une première réponse serait à rechercher dans le goût du public qui prisait la grande comédie en vers. Les spectateurs ont donc peut-être boudé cette œuvre en prose. Une seconde réside sans doute dans le sujet, souligné par son sous-titre « l’École du mensonge » qui n’est pas franchement comique, voire sombre et même lugubre dans le délire final du vieillard dépossédé. Quoi qu’il en soit, depuis la mort de Molière, L’Avare est une de ses pièces les plus souvent jouées. Elle est un fleuron de l’enseignement. Quant à Harpagon, il est devenu un type universel assurant la renommée de son auteur dans toutes les cultures, contribuant à le parer du titre d’auteur classique français par excellence.
Avec l’Avare, Molière exploite la veine des caractères : Harpagon est dévoré par l’avarice. Selon la tradition, cette forme de vice est attachée à la vieillesse.

Les sources de L’Avare

Molière « prenait son bien où il le trouvait ».
Ses premières pièces ont été conçues dans la veine de la comédie italienne, la commedia dell’arte, elle-même inspirée de la tradition latine mais enrichie de jeux de scène outrés.
Pour l’Avare, il a utilisé directement une source latine, une pièce de Plaute, Aulularia (la marmite), qui date d’environ deux cents ans avant Jésus-Christ. Cette réécriture était d’ailleurs bien conforme aux agissements de l’époque préconisés par beaucoup de ses contemporains, à savoir l’imitation des Anciens.
Mais son emprunt est une véritable recréation. En effet, Molière a apporté des éléments nouveaux : le sujet n’est pas exactement le même. Le personnage principal de la comédie de Plaute, Euclion, est un homme pauvre qui a trouvé un trésor enfermé dans une marmite (de là vient le titre de la pièce). Depuis qu’il a découvert ce trésor, il craint de le perdre et d’être volé, aussi ne vit-il plus que dans une angoisse continuelle. Euclion n’est pas un avare par constitution, il l’est devenu par opportunité, avec cette fortune qui lui est échue par hasard. Le trouble qui l’agite en fait un frère du pauvresavetier de la fable de La Fontaine (VIII, 2) plutôt que celui d’Harpagon, bourgeois très riche au cœur asséché par son avarice. La comédie de Plaute est uniquement une comédie d’intrigue, tandis que Molière développe une comédie de caractère et de mœurs Il peint l’avarice dans le milieu bourgeois du XVIIe siècle, il en montre toutes les conséquences dévastatrices pour la personne, tout le désordre qui en résulte pour la cellule familiale Les traits de caractère de son avare sont d’une vérité humaine si profonde qu’il crée un type. Molière fait donc œuvre originale malgré les quelques scènes qu’il a imitées d’assez près chez Plaute.
L’Avare est aussi inspiré de la tradition des Italiens dans ses jeux de scène, ses personnages comiques ou ridicules comme, ses valets couards ou débrouillards, ses vieillards amoureux, ses jeunes premiers maladroits. La comédie utilise aussi un schéma dramatique caractéristique qui structure toute la pièce : celui de l’amour du jeune homme contrarié par le vieillard. Molière, remplace l’esclave antique par un valet, le vieillard devient un bourgeois moderne. Surtout la courtisane devient une jeune fille très amoureuse et respectable, capable de s’attirer la sympathie du public dans son innocence et son désir de bonheur. Remarquons d’ailleurs que dans l’Avare ce schéma concerne deux couples de jeunes gens.
En outre Molière y utilise le dénouement peu vraisemblable de la « reconnaissance », où le conflit se dénoue brusquement par la révélation de l’identité ou de l’ascendance des protagonistes.
Enfin, Molière a imité, par certains détails, deux scènes d’une comédie contemporaine : La Belle Plaideuse de Boisrobert (1655). De même on a retrouvé la réutilisation très précise d’une scène du Docteur amoureux d’un certain Le Vert.

Résumé de la pièce : une passion égoïste et irraisonnée

Harpagon, vieil avare tyrannique, a entrepris de réduire le train de vie de sa maison. Par la pratique de l’usure, il continue à accroître sa fortune. Veuf, il abrite sous son toit ses deux enfants : sa fille Élise et son fils Cléante. Au début de la pièce, nous apprenons qu’Élise est amoureuse de Valère, le fils d’un noble napolitain exilé, cachant son identité sous un faux nom, mais elle n’ose envisager un mariage sans l’accord de son père. Valère, pour vivre auprès d’elle, a donc imaginé de se faire engager comme majordome d’Harpagon. Cléante, quant à lui, souhaite épouser Mariane, jeune fille sans fortune vivant avec sa mère. Harpagon, grâce à l’entremetteuse Frosine, nourrit lui aussi un projet matrimonial avec la jeune fille. Tout chavire lorsque Cléante essaie de rassembler une grosse somme d’argent. L’usurier qu’on lui indique n’est autre que son père ! Harpagon a entretemps dissimulé dans son jardin une cassette remplie de dix mille écus. Cette somme ensevelie le tourmente de craintes si bien qu’il devient obnubilé par la peur d’être volé. Son incessant manège a été repéré par La Flèche, le valet de Cléante, qui voit dans le coffre une solution aux difficultés d’argent de son maître. Après avoir découvert que son fils se couvrait de dettes, Harpagon apprend que ce dernier est épris de Mariane. Ainsi le père se trouve-t-il en concurrence avec son fils. Sa fureur est alors portée à son comble. Il entend écarter son fils au nom de l’obéissance due à l’autorité paternelle et l’obliger à s’engager dans un mariage contre nature avec la riche veuve qu’il lui destine. Quand, peu après, il découvre qu’on lui a dérobé sa chère cassette, il sombre dans un délire paranoïaque. Il accable alors Valère dénoncé par un serviteur qui désire se venger du majordome. Valère qui ignore ce qu’on lui reproche avoue vouloir épouser Élise. Alors que la tension monte dangereusement en présence d’un commissaire venu enquêter sur le vol, tout va heureusement se terminer. Valère fait connaître sa véritable identité et retrouve son père et sa sœur, qui n’est autre que Mariane. Cléante épousera Mariane, Valère épousera Élise, tandis qu’Harpagon reste seul avec sa cassette.

L’argent, force de destruction sociale

Si le titre pointe sur le péché capital de l’avarice, ce vice n’est pas l’unique manière d’envisager les rapports à l’argent dans cette pièce. En fait, Molière aborde aussi deux autres questions de société qui, pour rester secondaires, n’en sont pas moins fort développées.
En premier lieu, le dramaturge moraliste évoque la prodigalité du fils qui, bien entendu, réagit à la pingrerie de son père. Mais, dans son refus des excès paternels, Cléante se livre lui aussi à la démesure. Molière se moque de cette propension de la jeunesse à vouloir suivre une mode dispendieuse et mener grand train. Non sans humour, Molière place dans la bouche paternelle un reproche de style précieux : « vous donnez furieusement dans le marquis ». Il est vrai que perruques et rubans sont surévalués par les commerçants qui profitent de l’aubaine.
Ensuite est clairement posé le rôle de l’argent dans le destin des filles, notamment lorsqu’elles doivent contracter une union matrimoniale. Le mariage, dans la bouche de l’avare, est d’abord une transaction commerciale où sont clairement examinés profits et pertes. Si une telle appréciation n’étonne pas chez Harpagon, elle demeure présente en arrière-plan pour les autres personnages. Molière est ainsi le reflet des préoccupations de son temps. Le siècle de Louis XIV voit l’ascension de la bourgeoisie qui se précipite sur les terres, les « offices » et l’anoblissement. Dans une telle stratégie, les unions matrimoniales jouent un rôle prédominant. Molière a noté dans d’autres pièces combien une certaine noblesse a pu échapper à la pauvreté en contractant de riches mariages bourgeois. Dans cette société où le mariage arrangé par les parents est le modèle dominant, les familles négocient en premier lieu la dot.
Enfin Molière aborde le rôle de l’argent dans ses rapports avec le pouvoir. Celui qui a de l’argent peut imposer sa volonté à ses semblables. Il est écouté sinon entendu, craint à défaut d’être respecté. La fortune donne du poids à ses envies. Il tient comme en otages ceux qui gravitent dans son entourage. Il est exposé à la flatterie. Il ne reçoit qu’une image déformée de son être.
Il faudrait aussi faire une place spéciale à la pratique honnie de l’usure1. Le portrait du prêteur est assez noir. « Ma foi, monsieur, ceux qui empruntent sont bien malheureux, et il faut essuyer d’étranges choses lorsqu’on en est réduit à passer, comme vous, par les mains des fesse-mathieux. » La Flèche utilise pour désigner l’usurier un terme familier et injurieux qui renvoie au métier de St Matthieu avant sa conversion : celui de collecteur d’impôts pour le compte de l’occupant romain. Lorsque la position léonine du courtier se dévoile aux yeux de Cléante, ce dernier s’exprime en termes violents bien dans l’appréciation de l’époque : « Quel Juif, quel Arabe est-ce là ? » Il rejoint ainsi la tradition populaire du rejet de l’usurier qui parcourt tout l’Occident depuis le Moyen Âge jusqu’à la Renaissance. Pensons notamment au Shylock de Shakespeare.
Cet argent mal employé empoisonne les relations familiales. Cléante, à la merci de son emprunteur, obligé d’accepter les conditions exorbitantes du prêt, exprime sa rancœur : « Voilà où les jeunes gens sont réduits par la maudite avarice des pères ; et on s’étonne, après cela, que les fils souhaitent qu’ils meurent. » La crudité d’un tel aveu ne relève pas vraiment de la comédie. Prononcé sous l’effet de la colère, il n’en reste pas moins inquiétant. En effet l’intermédiaire, maître Simon, révèle par la suite que l’emprunteur « s’obligera […] que son père mourra avant qu’il soit huit mois. » La réponse d’Harpagon est d’un cynisme qui rappelle l’odieuse casuistique de Tartuffe : « La charité, maître Simon, nous oblige à faire plaisir aux personnes lorsque nous le pouvons. » Le valet n’est pas en reste. Celui qui ne se voit pas méchant homme se sent poussé au crime par l’odieux comportement du maître de maison : « il me donnerait, par ses procédés, des tentations de le voler, et je croirais, en le volant, faire une action méritoire. » L’argent déréglé entraîne des pulsions réactionnelles contre nature, il est le terreau d’un immoralisme destructeur des relations de confiance.
Cette comédie présente deux séries de personnages opposés par l’argent :

Категория: Топики_ Доклады _Сочинеия_Рефераты на Французском | Добавил: alexlat
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