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Benazir Bhutto
07.12.2013, 20:01 | |
Benazir Bhutto est une femme politique pakistanaise née à Karachi le 21 juin 1953 et assassinée à Rawalpindi le 27 décembre 2007. Elle a été la première femme à diriger un pays musulman. Elle a occupé le poste de Premier ministre de 1988 à 1990 lorsqu'elle a été démise de ses fonctions par le Président Ghulam Ishaq Khan sous l'accusation de corruption. Elle a été réélue en 1993 mais a de nouveau été démise de ce poste en 1996 par Ghulam Ishaq Khan. Afin d'échapper à la justice, Benazir Bhutto s'est exilée à Dubai en 1998. Elle est retournée au Pakistan le 18 octobre 2007 après avoir été amnistiée par le président Pervez Musharraf et avoir conclu un accord avec ce dernier sur le partage du pouvoir à l'issue des élections de janvier 2008[1]. Elle a échappé ce jour là à un attentat qui a fait de nombreuses victimes. Benazir Bhutto est née à Karachi le 21 juin 1953 dans une grande famille politique du Sind. Elle est la fille aînée de l'ancien Premier ministre Zulfikar Alî Bhutto, un pakistanais d'origine Sindhi et de Nusrat Bhutto, d'origine iranienne et kurde [3] et est et la soeur de Murtaza Bhutto. Son éducation commence dans des pensionnats d'anciennes missions catholiques[4]. Elle rejoint la Congrégation de Jésus et Marie à Karachi puis à Murree (Pendjab) puis de nouveau à Karachi [5]. En 1969, à 16 ans, après ses études secondaires, elle part pour les États-Unis où elle étudie à Radcliffe College, un college de l'université Harvard. Elle obtient Bachelor of Arts cum laude en gouvernement comparée en 1973 [6]. Elle était également membre de la société Phi Beta Kappa. Elle a ensuite poursuivi ses études au Royaume-Uni, à l'université d'Oxford (Lady Margaret Hall) ou elle étudie la philosophie, la politique et l'économie puis le droit international et la diplomatie [7]. En décembre 1976, elle est élue présidente de l'Oxford Union ; c'est la première femme originaire d'Asie à être élue à ce poste [8]. En 1977, une fois diplomée, elle rentre au Pakistan pour entamer une carrière diplomatique. Quelques jours après son retour, le gouvernement de son père est renversé par le général Zia ul-Haq. Le 17 août 1988, Zia ul-Haq meurt dans un mystérieux accident d'avion et en novembre de la même année, à la tête du PPP, le parti socialiste pakistanais créé par son père, Bhutto gagne d'une faible majorité les élections législatives et devient Premier ministre le 1er décembre 1988, la première femme à occuper ce type de poste dans un pays musulman. Son gouvernement est démis par le président Ghulam Ishaq Khan sous l'accusation de corruption et d'abus de pouvoir en août 1990. Son époux Asif Alî Zadari est maintenu en détention de 1990 à 1993, puis est acquitté, mais le parti de Bhutto perd les élections de 1990. En 1993, cependant, elle devient à nouveau Premier ministre. Elle agit maintenant en politicienne plus chevronnée, fait des alliances, y compris avec des militaires, ce qui lui permet de traiter certains des problèmes de façon plus efficace que lors de son premier mandat, mais elle doit faire face à la montée du fondamentalisme musulman. En novembre 1996, son parti perd à nouveau les élections au profit de la Ligue musulmane. En 1999, Bhutto et Zadari sont à nouveau tous les deux condamnés pour corruption ; Bhutto, en exil en Angleterre et aux Émirats arabes unis, conteste ce jugement. En 2002, ne s'étant pas présentée au procès en appel, elle est condamnée à ne plus pouvoir pénétrer sur le territoire pakistanais. De plus, le président pakistanais Pervez Musharraf fait voter cette même année un amendement à la constitution interdisant de faire plus de deux mandats de Premier ministre, ce qui lui interdit tout retour au pouvoir. Durant l'été 2007, de longues transactions ont lieu avec le président Musharraf, pour un partage du pouvoir. Le 5 octobre 2007 Musharraf signe l'ordonnance sur la réconciliation nationale, en accordant l'amnistie à Bhutto et Zadari dans toutes les affaires judiciaires à leurs encontres, y compris toutes les charges de corruption. D'autres dirigeants politiques comme l'ancien premier ministre en exil Nawaz Sharif sont exclus de cette amnistie. En retour, Bhutto et son parti, ont convenu de ne pas boycotter l'élection présidentielle. Bhutto est alors fortement critiquée par sa famille politique et certains membres du parti pour avoir signé un accord avec le chef de la junte. Le 6 octobre 2007 Pervez Musharraf remporte l'élection présidentielle, toutefois, la Cour suprême a statué que le vainqueur ne peut être officiellement proclamé jusqu'à la décision de savoir s'il peut être président tout en restant général de l'Armée. Après huit années d'exil à Londres, Benazir Bhutto est de retour à Karachi, le 18 octobre 2007 afin de préparer les élections législatives de 2008. En larmes, elle est accueillie par de nombreux sympathisants dès sa descente d'avion à l'aéroport international Jinnah. En route pour un rassemblement dans la capitale, deux explosions se produisent. Elle est la cible d'un attentat-suicide, dont elle sort indemne mais 136 personnes sont tuées dont au moins 50 des gardes de sécurité de son parti et 6 policiers (qui formaient une chaîne humaine autour de son camion pour la protéger d'éventuelles attaques) et de nombreux sympathisants. Le 3 novembre alors qu'elle est à Dubaï depuis le 1er novembre pour voir ses enfants, elle rentre après que le président Musharraf a décrété l'état d'urgence pour lutter contre l'augmentation des attentats-suicides et l'ingérence de la justice dans le domaine politique. Il annonce également le report des élections législatives prévues pour la mi-janvier. Le 7 novembre, elle appelle à manifester en masse contre l'état d'urgence. 400 de ses partisans sont arrêtés. Le 8 novembre, Pervez Musharraf annonce la tenue des élections législatives avant le 15 février 2008 et promet de démissionner de son poste de chef des armées avant de prêter serment pour son deuxième mandat en tant que chef de l'État. Le 9 novembre, elle est assignée à résidence pour lui éviter de participer au meeting de son parti interdit par l'état d'urgence et par crainte d'attentats-suicides. Malgré l'interdiction, elle réussit à passer deux barrages de police avant d'être stoppée. Dans la nuit son assignation est levée, le lendemain, elle participe à une manifestation organisée par des journalistes. Dans une déclaration, elle lance un appel à une « longue marche » le 13 novembre entre Lahore et la capitale Islamabad pour exiger du pouvoir la fin de l'état d'urgence et le maintien des législatives mi-janvier. Alors qu'elle souhaite rencontrer l'ancien président de la Cour suprême et leader de l'opposition à Musharraf, le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry assigné à résidence, elle est bloquée par la police. Le 10 novembre, elle part pour Lahore, d'où elle compte mener une « longue marche » de protestation vers la capitale. Le 11 novembre, Musharraf annonce la dissolution du Parlement pour le 15 novembre, la tenue d'élections législatives avant le 9 janvier 2008 et l'abandon de son uniforme de général si sa réélection est validée par la cour suprême. Benazir Bhutto s'exprimant devant ses sympathisants.Le 12 novembre, elle annonce que les négociations pour un éventuel partage du pouvoir avec Musharraf sont rompues. Elle menace le président de boycotter les législatives s'il ne met pas fin à l'état d'urgence. Elle est a nouveau assignée à résidence dans la nuit du 12 au 13 novembre pour une période de 7 jours dans le but notamment de l'empêcher de participer à une manifestation interdite prévue le 12 novembre et contre son opposition au président. 20 000 policiers sont déployés à Lahore, dont 4 000 aux abords de la maison où elle séjourne. Le 13 novembre, dans une interview, elle demande à la communauté internationale de cesser de soutenir le président Musharraf et réclame sa démission. Elle exclut également de devenir premier ministre tant qu'il sera au pouvoir. Elle propose à son ancien rival et ancien premier ministre en exil Nawaz Sharif de former ensemble une alliance. Celui-ci s'est dit favorable à cette proposition. 1 500 de ses sympathisants ont été arrêtés alors qu'ils essayaient de mener la « longue marche » prévue. Le 16 novembre, son assignation est levée quelques heures avant la visite du numéro deux américain des Affaires étrangères John Negroponte. Elle tient une conférence de presse dans laquelle elle affirme que le gouvernement de transition mis en place aujourd'hui avec à sa tête le président du Sénat Mohammedmian Soomro, nouveau premier ministre et qui est chargé d'organiser, sous l'état d'urgence, les élections législatives et provinciales qui doivent se tenir avant le 9 janvier 2008, n'est pas acceptable. Le 25 novembre, elle annonce sa candidature dans la circonscription sud de Karachi pour les élections législatives du 8 janvier. Alors qu'elle essaye de fédérer l'ensemble de l'opposition face à Musharraf et contrairement à certains partis qui ont appelé au boycott du scrutin, elle n'a pas encore décidé si elle le boycotterait. Le 28 novembre, elle accueille favorablement la démission du président Musharraf de la tête de l'armée mais s'est dite peu pressée de le reconnaître comme un président civil légitime. Le lendemain, Musharraf prête serment pour un second mandat et annonce la levée de l'état d'urgence pour le 16 décembre. Le même jour, Bhutto annonce que son parti participera aux élections législatives et provinciales du 8 janvier mais se réserve le droit de décider plus tard de les boycotter. Le président Musharraf lève l'état d'urgence le 15 décembre, et annonce que les élections prévues le 8 janvier 2008 seront équitables et transparentes. Le 27 décembre 2007, Benazir Bhutto participait à une réunion électorale de son parti, le Parti du peuple du Pakistan, dans un parc public de Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad. À 18 h 17 heure locale (13 h 18 GMT), juste avant qu'elle ne pénètre dans son véhicule, un kamikaze tire sur Benazir Bhutto et l'atteint au cou avant d'actionner sa ceinture d'explosifs. Benazir Bhutto a été transportée au Rawalpindi General Hospital où son décès a été prononcé. Une vingtaine d'autres personnes sont mortes dans l'attentat [9]. La mort de Benazir Bhutto a donné lieu à plusieurs manifestations et à des émeutes au Pakistan [10] ayant fait au moins quatre morts [9]. Il a également suscité de nombreuses réactions politiques dans le monde entier.
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